Si la majorité des entrepreneurs reconnaissent l’importance de la comptabilité, elle peut parfois être perçue comme complexe ou inaccessible.
Nous vous proposons une sélection de dix concepts de base indispensables à la bonne compréhension des comptes.
1. Le bilan
C’est un document, généralement établi annuellement, qui présente le patrimoine de l’entreprise. Il met en évidence ce qu’elle possède (ses actifs) et ce qu’elle doit (les dettes du passif).
Le bilan peut être comparé à une photographie de l’état comptable de l’entreprise à un moment donné.
2. Le compte de résultat
Si le bilan est une « photographie » du patrimoine de l’entreprise à un moment donné, le compte de résultat quant à lui peut être comparé au « film » qui s’est déroulé entre deux bilans.
Il récapitule l’ensemble des produits et des charges de la période, et explique donc la formation du résultat de l’exercice, qu’il s’agisse d’un bénéfice (produ
3. Le chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires (CA) correspond à l’ensemble des ventes de biens ou de services d’une entreprise durant un temps donné. Il s’agit d’une donnée comptable essentielle, puisqu’il représente le premier outil de mesure de performance d’une entreprise.
Attention : le chiffre d’affaires comptabilisé dans le compte de résultat n’est pas forcément égal au chiffre d’affaires encaissé, notamment quand les clients bénéficient de délais de règlement.
4. La marge commerciale et la marge de production
Quand on parle de marge, on s’intéresse à la rentabilité d’une entreprise. Si une entreprise a une activité de négoce (achat-revente), on parle de marge commerciale. Si elle a une activité de production (transformation de matières premières), on parle de marge de production.
La marge commerciale est égale à la différence entre les ventes de marchandises et le coût d’achat de ces marchandises. La marge de production est égale à la différence entre la production de l’exercice et les achats de matières premières nécessaires à cette production. Un point d’attention : la marge, qu’elle soit commerciale ou de production, se calcule en tenant compte de la variation de stocks. On parle d’achats « consommés » de l’exercice, c’est-à-dire qu’on ne va tenir compte que des achats qui ont été effectivement utilisés (on ne tiendra pas compte des achats qui ont été stockés).
5. Le taux de rentabilité
Il existe une multitude d’approches pour mesurer la rentabilité d’une entreprise. Mais en règle générale, quand on parle de taux de rentabilité, on s’intéresse au résultat net rapporté au chiffre d’affaires. Ainsi, si le chiffre d’affaires est de 100 € et que le résultat net est de 10 €, le taux de rentabilité est de 10%.
6. La trésorerie
La trésorerie correspond en règle générale à l’ensemble des liquidités dans les caisses ou en banque. Elle désigne donc les sommes d’argent réellement à disposition de l’entreprise.
C’est un indicateur financier essentiel, car c’est la trésorerie qui permet notamment de faire face aux besoins d’exploitation (financement des stocks, des délais clients…). Si la trésorerie est insuffisante, l’entreprise peut être amenée à solliciter un découvert bancaire, ou d’autres solutions plus complexes (affacturage par exemple).
7. Le besoin en fonds de roulement (BFR)
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est une notion souvent abordée de manière abstraite, et pourtant elle est fondamentale dans la gestion quotidienne de l’entreprise.
Prenons l’exemple d’une entreprise de fabrication de pâtisserie industrielle : dans un premier temps, elle va acheter des matières premières (beurre, sucre, farine…) et les stocker pendant un certain temps (disons 10 jours). Puis une fois ces matières premières produites, les produits finis (gâteaux, brioches…) vont aussi être stockés (disons 5 jours). A ce stade, si l’entreprise a payé ses fournisseurs « comptant », elle a décaissé de l’argent sans rien encaisser pendant au moins 15 jours (10 + 5). Puis vient le temps de vendre les stocks. Là encore, si elle accorde des délais de paiement à ses clients, disons 30 jours, au final elle n’aura rien encaissé pendant 45 jours (15 + 30) !
C’est l’effet de ces décalages entre les décaissements et les encaissements que l’on nomme BFR.
8. L’immobilisation
L’immobilisation est un terme comptable dont l’équivalent économique est l’investissement. L’immobilisation peut être de nature incorporelle (brevet, logiciel), corporelle (matériel, véhicule) ou financière (prêts, créances). Il est à noter que la réglementation comptable permet de comptabiliser certains investissements peu significatifs en charges et non en immobilisation.
9. Les capitaux propres
Les capitaux propres ou fonds propres, correspondent schématiquement au capital social d’une société, auquel on ajoute le bénéfice (ou la perte) annuel. C’est un indicateur important d’indépendance financière. En effet, plus les capitaux propres sont élevés, plus la société sera en capacité de financer elle-même ses besoins.
D’un point de vue juridique, les capitaux propres représentent une dette de la société envers les actionnaires ou associés, mais qu’ils ne récupéreront qu’à la « fin de vie » de cette dernière (on parle de liquidation de la société), et après avoir payé toutes les autres dettes (salaires, emprunts bancaires, fournisseurs…).
10. Le compte courant d’associé
Ce terme est souvent mal appréhendé et peut prêter à confusion. Précisons qu’il ne s’agit pas d’un compte bancaire, mais simplement d’un compte comptable qui permet d’enregistrer l’argent avancé par un associé à sa société. Quand un associé avance de l’argent à sa société, parce que cette dernière a des besoins de trésorerie, on dit qu’il fait un « apport en compte courant ».
Bien sûr, cet argent peut être retiré quand la situation de trésorerie de la société le permet ; on dit alors que l’associé effectue un « retrait en compte courant ». Précision importante : si un associé a tout à fait le droit d’avancer de l’argent à sa société, il ne peut pas récupérer plus que ce qu’il a avancé, cela constituerait même un délit d’abus de bien social !
Certes, la comptabilité est très normée et fait appel à des concepts plus ou moins complexes. Mais elle est avant tout un moyen de retracer la réalité de l’activité de l’entreprise, sous une forme chiffrée. Bien appréhendée, elle devient un véritable outil au service du pilotage et de la communication d’entreprise.